4e Plate-forme Mondiale pour la RĂ©duction des Risques de Catastrophe

Photo: Studio Casagrande
Photo: Studio Casagrande
By Camille Saadé, traduction française Valérie Chatelain, traducción espagnola Patricia Bueno
27 juillet 2013

Cette année, c’est sur une note tragique que s’est ouverte la quatrième Plate-forme Mondiale pour la Réduction des Risques de Catastrophe. Le 21 mai au matin, alors que les intervenants arrivaient au centre de conférences de Genève, la nouvelle de la tornade qui avait secouée l’Oklahoma la nuit-même se répandait dans les couloirs, comme pour leur rappeler la raison d’être de la Plate-forme. Tout en insistant sur les conséquences de cette catastrophe pour l’un des pays les plus développés au monde sur le plan économique, le Vice-Secrétaire Général des Nations Unies, M. Jan Eliasson, l’a placé dans une perspective plus large : « Imaginez à quel point la situation est encore plus dangereuse lorsque cela arrive dans des endroits où les gens sont pauvres, habitent un logement précaire, sans eau et sans services de santé ».

Les participants ont pleinement conscience de l’importance de leur travail, et de la responsabilité qui leur incombe. La majeure partie d’entre eux travaille sur la prévention des catastrophes et la préparation des acteurs, mais font chaque jour face à des catastrophes qui frappent au quotidien, comme la famine, la sécheresse, ou d’autres catastrophes naturelles ou humaines. Toutefois, de temps à autres, et de plus en plus souvent au fur et à mesure que nous continuons de surexploiter les ressources naturelles, il arrive une catastrophe qui frappe si soudainement et si fort qu’elle attire l’attention de tous les médias, et place au devant de la scène les enjeux auxquels les populations doivent faire face dans leur vie de tous les jours. Une sorte d’énergie et de pouvoir se dégage dès l’instant où un grand nombre de personnes prend conscience au même moment de quelque chose, et que toutes leurs pensées sont dirigées vers la même idée ; de même, l’urgence s’est faite sentir de manière tangible lorsque les intervenants ont entamé le dialogue de haut niveau sur la réduction des risques de catastrophe.

Bien que leur rôle soit crucial pour attirer l’attention des gens, passer de la rhétorique à des mesures concrètes, et inciter les secteurs publics et privés à entreprendre une action, les gouvernements, les organisations internationales, les industries et les entreprises ne sont pas les premiers en contact avec les victimes lorsque frappe une catastrophes. Les premiers, ce sont les volontaires.

Avec son réseau de 13 millions de volontaires, le Mouvement International de la Croix Rouge et du Croissant Rouge est, au niveau mondial, le plus gros acteur impliqué dans l’aide humanitaire. En 2010, leurs volontaires ont aidé 30 millions de personnes, et procuré des services pour plus de 6 milliards de dollars. L’œuvre qu’entreprend la Croix Rouge dans ce domaine ne consiste pas seulement à sauver des vies, diminuer la souffrance des victimes de la catastrophe et assurer leur protection ; il s’agit aussi de diriger et de préparer la mise en place de mesures préventives afin de réduire les risques de catastrophes. Les volontaires aident les populations à localiser de potentiels dangers importants, mais aussi à mettre en place différents stratagèmes et plans d’action pour anticiper les catastrophes. Ils incluent des systèmes d’alerte rapide, une préparation sur le terrain, un plan d’intervention, et le maintien constant de réserves en cas d’urgence.

La rĂ©silience des populations Ă©tait cette annĂ©e l’un des sujets clĂ©s de la Plate-forme. Lors de la cĂ©rĂ©monie d’ouverture, Nikki Kaye, ministre de la DĂ©fense Civile de la Nouvelle-ZĂ©lande,  a reconnu le rĂ´le des jeunes, par leur engagement dans la communautĂ© et le volontariat, faisant rĂ©fĂ©rence au soutien de la communautĂ© aux habitants de Canterbury en 2010. Elle a particulièrement saluĂ© l’entreprise de jeunes gens menĂ©s par Sam Johnson, Ă©tudiant Ă  l’universitĂ© de Canterbury, qui a mis en place des groupes de volontaires pour aider les habitants immĂ©diatement après le sĂ©isme, qu’elle a qualifiĂ©e de « rĂ©action immĂ©diate ».

Alors qu’elle parlait, la Croix Rouge américaine déployait plus de 25 véhicules d’urgence pour l’Oklahoma. La pièce où se déroulait la conférence était encadrée par des volontaires. Au même moment, des reporters volontaires préparaient leurs rapports pour un certain nombre de sessions.
Des volontaires avisés et motivés ont pris part activement à l’organisation de la Plate-forme Mondiale – ils ont sana aucun doute contribué à son succès. Plus de 100 volontaires, originaires de 32 pays différents – ils étaient plus nombreux que les équipes des Nations Unies – s’occupaient de diverses tâches importantes, allant de l’enregistrement et de l’accueil des participants à la supervision de salles, accueil VIP, reportages, photographies et films. Dix d’entre eux sont même venus de l’étranger (Italie, Philippines, Royaume-Uni). Tous ont fait preuve d’une énergie considérable et d’esprit d’initiative pour garantir le bon déroulement de la Plate-forme.

Toujours désireux de se rendre utile, Michael Molloy, qui a suivi une formation en science politique, était chargé de l’accueil des VIP et des officiels, ainsi que de superviser les déclarations officielles. Il s’est investi dans la conférence car le volontariat représente pour lui une expérience inestimable. Il a pu rencontrer des officiels important, mais il a surtout pris conscience de l’importance de cette conférence. « J’ai vu tellement de gens du monde entier se rassembler et montrer à quel point la communauté mondiale peut-être puissante quand tout le monde concentre ses efforts vers un objectif commun. Au regard des récents événements en Oklahoma, ou de ce qu’il s’est passé à Fukushima, je pense qu’il est important que les organisations travaillent ensemble. »

Christopher Hendrickson, jeune diplômé d’anglais ayant participé à un grand nombre de sessions en tant que reporter, trouve quant à lui que la Plate-forme lui a permis de se familiariser avec beaucoup d’activités différentes, et que ses rapports ont été très utiles au déroulement de la conférence. « Le volontariat permet de s’impliquer dans ce qui nous passionne ».

Ce qui a intéressé Oliver Leutke, qui vient du secteur privé et était présent en tant que photographe, et dont c’était la première expérience comme volontaire et dans le monde de l’ONU, c’est le nombre et la diversité des participants. « J’ai remarqué deux choses. Evidemment, il y a beaucoup de discussions politiques. Mais il y a aussi des discussions plus terre-à-terre, que je trouve bien plus profondes que les discussions formelles, parce qu’on y parle du terrain et qu’on y prend des mesures concrètes ».

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